Depuis que j’ai adopté un mode de vie plus minimaliste, j’ai simplifié de nombreux aspects de ma vie quotidienne, et cela est notamment passé par le fait d’arrêter de compter.

J’ai réalisé que la société dans laquelle nous vivons actuellement nous incite à toujours nous comparer à ceux qui nous entourent pour être dans la norme, et pour cela on nous incite à suivre un nombre incalculables d’indicateur tels que:

  • le nombre de kilos que nous pesons pour avoir le physique souhaitable,
  • le nombre de pas que nous faisons chaque jour ou de kilomètres courus pour être sûr de bouger assez
  • le nombre calories ingurgitées ou brûlées pour suivre les recommandations adaptées à notre poids/taille, ou au contraire pour perdre du poids
  • le nombre d’amis ou de followers, de like que l’on peut avoir sur les réseaux sociaux,
  • le nombre de choses à faire avec des « to do list » longues comme le bras

Même le mouvement minimaliste peut tomber dans ce travers lorsque l’on perd de vue l’objectif premier de se simplifier la vie et de se concentrer sur l’essentiel pour se focaliser sur les chiffres, ce qui semble même parfois tourner à l’obsession:

  • le nombre de vêtements que nous possédons pour suivre le mouvement des capsule wardrobe,
  • le nombre de nos possessions pour être un « parfait minimaliste »
  • le nombre d’objets désencombrés.

Je crois que c’est cette folie des chiffres qui m’avait bloquée dans le challenge du minsgame, car le focus était mis sur le nombre d’objets à sélectionner chaque jour pour s’en séparer plutôt que de vraiment prendre le temps de réfléchir. Cette phase de réflexion me semble pourtant essentielle pour modifier peu à peu son mode de consommation, prendre conscience des choses que l’on a tendance à accumuler sans utiliser, etc. Bref, cela ne me convenait pas du tout.

Je comprends cependant l’attrait pour le fait de compter. En effet, quoi de plus grisant que de pouvoir voir sa progression de façon tangible, que ce soit pour la course à pied, pour le régime de sa garde-robe ou de ses placards, ou son propre régime d’ailleurs, sa popularité (si tant est qu’elle puisse être mesurée par le nombre de like ou de followers) ou son influence. Les chiffres peuvent même être de formidables outils dans certains cas, comme par exemple dans le cas d’un entraînement pour une course à pied où la performance chiffrée compte. Cela peut aussi se révéler tout à fait nécessaire pour un suivi avec un médecin nutritionniste. Mais bien souvent ils ont avant tout la fonction de nous « rassurer » sur le fait que nous sommes dans la norme, nous « rassurer » sur nos performances, notre popularité, notre succès ou que sais-je encore. Pourtant la perfection n’existant pas, ces chiffres sont généralement davantage source de stress, de déception ou de frustration que de réassurance…

De mon côté, j’ai longtemps compté les kilos sur la balance, longtemps eu tout un tas d’appli sur mon smartphone me permettant de suivre l’évolution du nombre de pas fait chaque jour, la courbe de mon poids, les statistiques de mon blog ou les notifications sur les réseaux sociaux, et aussi le nombre d’objets désencombrés, ou possédés dans mon armoire et puis peu à peu, en adoptant un mode de vie plus minimaliste qui m’a permis de me concentrer sur l’essentiel, j’ai réalisé que ces chiffres n’avaient aucune vraie valeur pour moi. Finalement peu m’importe de savoir que je possède 50% de moins que le citoyen lambda, ou que j’ai perdu ou gagné 6% de mon poids, que j’ai réduit mon temps de course de 20 secondes, ou que j’ai fait 9547 pas aujourd’hui.

Désormais le seul indicateur qui compte pour moi c’est celui de mon ressenti. Cela peut passer par le plaisir que je prends lorsque j’ouvre mon armoire et que je constate que tout est bien rangé de façon aérée et que tous les vêtements qu’elle contient me vont et me plaisent; ou par le sentiment agréable d’être à l’aise dans son jean préféré (et de pouvoir respirer une fois le bouton fermé, lol). C’est aussi la bonne fatigue ressentie après un run, ou une bonne marche où finalement la performance n’a que peu d’importance, le fait de se sentir plus en forme parce qu’on a adopté une alimentation plus saine. C’est encore l’email reçu d’une lectrice ou d’un follower qui illumine ma journée quand j’apprends que cette personne est fière d’elle d’avoir réussi à changer quelques habitudes pour un mode de vie plus green parce qu’elle avait lu un article sur mon blog. Enfin c’est tout simplement la satisfaction d’avoir eu une journée riche où j’ai pu prendre le temps de faire certaines choses (ou rien du tout d’ailleurs), sans culpabilité d’avoir laissé de côté la moitié de la liste de choses à faire.

Et vous savez quoi? Arrêter de tout compter m’a finalement permis d’acquérir une plus grande confiance en moi. Je me sens beaucoup plus sure de mes choix et de moi-même depuis que j’ai cessé d’essayer de rentrer dans les standards chiffrés fixés par d’autres. Bien sûr il m’arrive encore parfois de regarder les chiffres, pour me « rassurer », les vieux réflexes ont parfois la vie dure. Mais j’ai bien conscience que pour toutes les choses sur lesquelles je souhaite progresser (et croyez moi, il y en a un bon paquet lol), leur réalisation passera par mon épanouissement, mon ressenti, et non par un objectif en termes de chiffre quelconque à atteindre, car j’ai maintenant suffisamment confiance en moi pour me dire que je peux y arriver en suivant mon propre rythme, mes propres moyens.

Emm

14 Replies to “Pourquoi j’ai arrêté de compter

  1. Ton article m’a grave parlé dis donc … j’ai aussi pris conscience il y a peu de cette addiction aux  » comptages » divers et variés , qui avouons le sont la plupart du temps absolument inutile et frustrant !
    Bref, vive le lacher prise 😉

  2. Très intéressant !
    Je me rends compte en te lisant que je n’ai pas mis mon bracelet podomètre depuis plusieurs mois, et je ne regarde plus la durée de mon run quand j’ai fini ma boucle…
    Tout n’est pas gagné pour autant !! J’ai encore de belles to do lists pour ne rien oublier (au boulot ou à la maison)… Et puis je compte toujours les marches d’escalier ! (Mais ça compte pas, hein ?)
    Encore merci pour tes articles 🙂

    1. merci à toi de ton passage ici.
      J’ai moi aussi encore une to do list au bureau. je me dis qu’a la maison si j’oublie un truc c’est que ce n’etait pas si important, mais au travail je ne peux pas me permettre lol.
      Et si tu savais… j’ai travaillé pendant un an a L’office européen des Brevet où mon boulot était juste de compter des pages toutes la journée!! Autant dire que cela laisse des sequelles.
      J’ai très longtemps eu le reflexe de compter les pages que je tournais en feuilletant n’importe quel livre, magazine etc. lol 🙂

  3. Merci pour ton article il me parle tellement! Je pense que le véritable objectif est atteint lorsqu’on arrête de se référer à une norme qui effectivement le plus souvent passe par les chiffres. Quand j’ai commencé mon désencombrement j’ai compté et je n’en revenait pas du nombre d’objet dont je ne me servais pas ou que je gardais « au cas où » je maigrirais, je me mettait au sport… Mais je ne me suis pas donné d’objectif chiffré et si j’avais un doute je gardais il serais d toujours temps de m’en débarrasser plus tard lorsque je serai sûre que l’objet n’est devenu inutile. L’objectif est de se sentir mieux avec moins ce n’est pas une compétition pour rentrer dans une norme qui dit qu’une minimaliste ne doit pas posséder plus de 60 vêtements dans sa garde robe d’une année, ne doit pas ceci ne doit pas cela.
    J’adore ton blog et j’attends toujours avec impatience tes articles.
    A bientôt

    1. Merci pour ton adorable message. Tout à fait d’accord avec ta vision aussi! Il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon de faire le tri etc. Chacun son rythme, chacun ses besoins 😉

  4. Très bon article et tellement vrai… Je pratique la course à pied pour le plaisir mais j’ai toujours mon appli qui tourne pendant ma séance même si je prête moins attention au temps… et dire qu’avant on s’en passait très bien!
    Bonne journée

  5. Un nouvel article très intéressant sur lequel on avait déjà échangé un peu et c’est vrai qu’au départ on a besoin d’avoir des chiffres pour se rassurer etc…mais je crois qu’une fois la chose acquise on en oublie de compter. ..enfin c’est effectivement comme ça que je fonctionne plus ou moins aujourd’hui. La course je garde aussi mon application mais plus par curiosité des kms parcouru quand je change de parcours et malheureusement la seule chose qui me hanté encore c’est les kgs. .. tellement de mal à les avoir perdus que les reprendre aujourd’hui est psychologiquement pénible. Mais je ne désespère pas lol
    Merci à toi ma belle pour cet article gros bisous

  6. ça vire au TOC votre truc !!!! J’ai qq décennies d’avance sur vous (mamie) je n’ai jamais rien compté, j’ai donc vaille que vaille avancé dans ma vie. Suivez votre ressenti, soyez juste VOUS, et surtout soyez heureuse et rendez heureux ceux que vous aimez (et zut pour les autres !!) Bonne route

    1. Justement c’est ce que je fais pour ne pas virer au TOC! lol. Cette tendance est portant très actuelle tout autour de nous, beaucoup la ressentent et en patissent sans meme realiser. C’etait le but de mon article de montrer qu’a partir du moment ou on prend conscience de cela on peut s’en libérer. Bonne route à vous aussi 😉

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.