Il y a quelques temps, les éditions L’Age d’Homme m’ont proposé une collaboration autour de leur collection ‘Collection V’, qui comprend maintenant 61 livres sur le véganisme sous toutes ses formes du plaidoyer, au livre pour enfant, au recueil de recettes, etc. J’ai eu la chance de choisir 4 livres dans cette collection et mon choix s’est immédiatement porté sur ‘Yes Vegan! Un choix de vie’ de Catherine Hélayel. En effet j’avais déjà entendu parler de ce livre et tendant de plus en plus vers le véganisme, j’avais très envie de le lire.
En quatrième de couverture on peut lire : « Pourquoi choisir un mode de consommation végane, c’est-à-dire rejetant l’exploitation animale, de la viande à la laine, en passant par le lait? C’est la question à laquelle répond l’avocate Catherine Hélayel, embrassant le sujet sous divers angles: éthique, écologique, légal. Les abominations commises sur les animaux ainsi que l’aberration du système agro-alimentaire actuel en général, y sont abordées de façon objective, à l’aide d’une documentation précise. »
J’ai vraiment aimé ce livre car il présente l’expérience personnelle de l’auteur qui nous raconte sa prise de conscience progressive son « réveil éthique » comme elle le nomme, mais pas uniquement. Il présente parfaitement tous les aspects du véganisme (l’alimentation, cuir, laine etc) et de l’exploitation animale (l’expérimentation animale, l’industrie agro-alimentaire qui cherche tant à nous faire oublier que le produit « viande » est un animal, les cosmétiques, etc) de façon très documentée avec également des témoignages de personnes ayant travaillé dans ces domaines et vécu un réel traumatisme. Elle éclaire les différences entre antispécisme, abolitionnisme, welfarisme, etc, tous ces termes un peu confus pour qui découvre l’univers des véganes.
Elle démonte aussi les clichés les plus souvent entendus sur les véganes et même les végétariens (le cri de la carotte, les animaux qui se mangent bien entre eux, et compagnie), ce qui je l’avoue fait bien plaisir quand on en a un peu marre d’entendre toujours la même rengaine (même des gens qu’on adore). On y trouve aussi des remises en question de la validité de l’expérimentation animale en matière de recherche médicale puisque force est de constater qu’un homme n’est pas un rat de 70kg et que son organisme ne fonctionne pas comme tel…
Un pan qui n’est souvent pas présent dans les autres livres traitant du véganisme et que j’ai vraiment apprécié de trouver ici, est tout le champ légal. Le droit des animaux n’est pas quelque chose dont on entend finalement si souvent parler, et franchement l’indécence de la légèreté des peines encourues en cas de maltraitance et de torture sur les animaux tout comme la protection accordée aux pratiques de certaines « coutumes » barbares m’a laissée plus que songeuse…. (ça, ça veut dire de façon élégante que cela me fout la gerbe….)
Le livre s’achève sur un guide bien détaillé sur la nutrition et le régime alimentaire végétalien, puis une série de témoignages de personnes de tous horizons partageant leur parcours vers le véganisme, et leur ressenti sur la question animale, ainsi que de nombreuses bonnes adresses pour ceux qui auront envie de chercher plus d’informations sur le sujet, de trouver des recettes ou des produits véganes, ou encore de s’engager auprès d’associations, et enfin des informations sur la célèbre vitamine B12.
Vous l’aurez compris ce livre couvre vraiment tous les aspects du mode de vie végane et peut être utilisé comme une boite à outil permettant d’avoir les clés pour accéder à ce mode de vie. Certes sa lecture peut sembler difficile pour un omnivore. Non pas parce que l’auteure se montrerait jugeante, ou condescendante envers les omnivores car ce n’est pas du tout le cas, mais parce que cet ouvrage nous met face à la réalité de la souffrance animale que nos modes de vie actuels supposent, et donc face à notre propre contradiction d’amoureux des animaux, les consommant pourtant. Il peut pour cela participer au « réveil éthique » du lecteur mais également l’aider à comprendre pourquoi et comment on devient végane, et donc à accepter ce mode de vie lorsqu’il est choisi par un proche.
Je finirai cet article en vous proposant une citation de « Yes Vegan! Un choix de vie » présente dès l’introduction et dont le thème est repris en fin de livre également, et qui met l’accent sur un sujet à ne pas oublier quand il est question de souffrance ou de protection animale, à savoir qu’il n’y a pas des violences, une pour les hommes et une pour les animaux, mais une seule violence contre la vie.
« Défendre les animaux, c’est défendre la vie. Avoir de la compassion pour eux, ce n’est pas ne pas en avoir pour les humains, bien au contraire. C’est les inclure dans un apprentissage du respect, de l’écoute, de la non-discrimination arbitrairement faussée par des préjugés éthiquement insoutenables. […] Et si nous commencions par le commencement? Si l’apprentissage de la tolérance, de la compassion, de la liberté, commençait par les tout petits, les « sans-défense »? Si de ces tout petits, nous agrandissions logiquement et graduellement notre respect aux cas les plus complexes, les plus difficiles: les humains? Si le respect des animaux n’était pas le superflu d’un monde submergé de souffrances humaines, mais l’indispensable base pour la construction et l’éducation d’une humanité plus juste? »
Catherine Hélayel fait ce lien si important entre la maltraitance animale et la maltraitance humaine ce qui immédiatement me rappelait cette phrase de Lamartine disant qu' »on n’a pas un coeur pour les hommes et un coeur pour les animaux, on a un coeur ou on en n’a pas ».
Et Vous, qu’avez-vous pensé de Yes Vegan! si vous l’avez lu?
Quels autres livres sur ce thème me conseillez-vous?