Découverte – Permafungi et ses kits à pleurotes

J’ai eu très récemment l’occasion de visiter la champignonnière Permafungi. Ce fut une occasion géniale de découvrir le projet Permafungi, puis de tester l’un des kits à pleurottes que la coopérative propose. L’idée est venue de mon amie Elena ( du blog Happy Green Me) qui y est employée depuis quelques temps et qui m’a parlé plusieurs fois avec entrain de son travail au sein de ce super projet.

Du coup quand elle m’a proposé de tester leur kit j’ai sauté sur l’occasion car je comptais bien tester cela avec les enfants de toute façon. Ils sont toujours tellement interessés lorsque nous faisons pousser quelque chose qu’ils étaient ravis à l’idée de cultiver nos propres champignons (et même de les manger, imaginez!)

 

Le projet Permafungi

 

En fait Permafungi est une coopérative à finalité sociale qui en plus mise tout sur l’économie circulaire puisque le produit de base utilisé pour faire pousser les champignons et du marc de café récupéré auprès de plusieurs chaînes de restauration bruxelloises et restaurants. Pour cette production l’équipe Permafungi embauche des personnes ne possédant pas de qualification et leur donne ainsi un emploi durable et non délocalisable. En plus la gestion étant participative, ils peuvent vraiment être intégré au fonctionnement de la coopérative.

L’idée d’économie circulaire est aussi très importante pour les membres de cette coopérative qui l’ont véritablement placée au centre de leur processus. Permafungi repose ainsi sur trois pans de son activité, tous très importants « Eat, Grow, Learn » dont je vais vous expliquer chaque partie.

 

Eat – la production des champignons

 

Permafungi produit des champignons (mais pas que) dans les caves de Tour & Taxi depuis 2014. Pour les produire c’est tout un cycle qui est mis en place. Le marc de café est d’abord collecté dans les restaurants partenaires à vélo (histoire d’être cohérent sur toute la ligne!). Ce marc de café est ensuite mélangé en chambre stérile (pour éviter que d’autres champignons autres que les pleurotes ne s’y développent) à de la paille pour créer un substrat auquel est ensuite ajouté du mycélium (la semence du champignon). C’est la phase d’inoculation.

 

 

De grands sacs en plastique sont remplis de ce substrat inoculé et mis dans des chambres pour environ 3 semaines dans l’obscurité. Ce temps est nécessaire au mycélium pour se développer et donc coloniser le substrat. C’était assez impressionnant de voir ces sacs à différents moments de cette phase de colonisation. Ils passent en effet d’une couleur marron très très foncée (couleur du marc de café) à un mélange de marron et de blanc là ou le mycélium s’est développé, jusqu’à un sac presque blanc.

 

 

Une fois bien colonisés ces sacs sont transportés dans les salles de fructification. Il se retrouve alors dans la lumière et avec un très fort taux d’humidité qui va stresser les champignons et donc provoquer sa pousse à travers les petites encoches faites dans le plastique. En effet ce stress incite le champignon à se reproduire (les spores sont dans le chapeau du champignon) le plus vite possible pour résister à ce « danger ». Les champignons sont prêts au bout d’une semaine environ et seront alors collectés pour être distribués aux restaurateurs, marchés bio etc en circuit court (et a vélo!). Grace à ces sacs on peut faire jusque 3 récoltes!

 

Des endives en bonus!

 

Et là où c’est fort c’est que ce n’est pas tout. Une fois les 3 récoltes faites, le contenu du sac (reste de marc de café et paille décomposés par les filaments de mycélium) ou « champost », est réutilisé pour y faire cette fois pousser des chicons (ou des endives pour les français). On y plante des racines de chicons. Celles-ci proviennent d’un agriculteur bio bien sûr! Puis on les conserve dans deux chambres noires successivement: l’une froide puis la deuxième chaude. Cette dernière est chauffée en récupérant la chaleur de la chambre voisine. Enfin ces chicons sont beaucoup arrosés avec de l’eau de pluie récupérée! A maturité elles sont récoltées et livrées et vendues dans des magasins bio bruxellois.

 

Le reste du Champost et de racines sont ensuite récupérées par la ferme Nos Pilifs, qui les utilise pour enrichir son compost. Une partie du champost est aussi utilisée par une designeuse pour faire des objets déco comme des luminaires. Le mycélium une fois pressé et cuit devient ultra résistant tout en restant super léger. Du coup on peut le cuire dans des moules pour en faire des objets.

 

Comme vous le voyez c’est un cycle très complet où chaque détail est pensé pour limiter au maximum l’impact écologique.

 

Grow (your own)

 

Ce deuxième pan du projet permafungi consiste à rendre les citoyens à nouveau acteur de leur propre alimentation. Bien sur il ne s’agit pas encore d’indépendance alimentaire, on en est loin. Mais on peut déjà redonner le goût aux consommateurs de produire certains de leurs aliments eux-même. Cela peut aussi intéresser ces consommateurs à l’agriculture urbaine avec des kits très simples. Il devient possible de faire pousser ses propres champignons chez soi très facilement.

 

Nous avons nous même testé le Kit de pleurote qui nous a donné une super récolte en une 12aine de jours. Nous attendons actuellement impatiemment la seconde 🙂 Pour ce kit, le sac de substrat colonisé est déjà prêt. Il suffit d’arroser un peu chaque jour avec le spray fournit et les champignons pousseront tout seuls. C’est vraiment impressionnant de voir les champignons quasiment doubler de volume en une seule nuit! Les enfants ont adoré les observer chaque jour. Et cela nous a permis de discuter du cycle de vie des champignons.

 

Il existe aussi le kit Fungi Pop qui lui se compose d’une boite et d’un sachet de semence de mycélium auquel il vous faudra ajouter votre propre marc de café et un peu d’eau (grâce au spray fourni). L’avantage de ce kit est que la production devient infinie. En effet après chaque récolte vous pouvez conserver une partie du substrat et le renourrir avec du marc. Et c’est reparti pour un cycle et une nouvelle récolte à la clé. J’espère pouvoir utiliser ce kit très bientôt. Il nous faut juste trouver un fournisseur de marc puisque nous n’en consommons pas…

 

Learn – partager le savoir

 

Le dernier versant de Permafungi c’est de partager toutes ces connaissances sur les champignons. Vous découvrirez tout le processus  de production en détail. Et ainsi vous pourrez apprendre plein de choses sur les champignons et leur cycle de vie. Là aussi il s’agit d’intéresser les consommateurs au concept de résilience alimentaire et à l’agriculture urbaine.

Cela peut se faire sous forme de visite en groupe ou individuelle ou encore lors d’un team-building. La durée et contenu pourra s’adapter aux besoins de l’entreprise, pour faire du team-building un événement également durable. Franchement j’ai adoré faire la visite au cours de laquelle j’ai appris vraiment plein de choses. Je compte d’ailleurs y retourner avec mon fils et pourquoi pas nos prochains visiteurs. Cela est en plus l’occasion de découvrir les caves du bâtiment historique de Tour et taxi. Vous pourrez au passage vous faire peur tellement cela ressemble aux scènes de film d’horreur. ^^

Enfin il existe aussi une vraie formation pour permettre à d’autres personnes de se lancer dans ce type de projet. Elle couvre les aspects techniques, logistiques et financiers. Grace à ces formations des initiatives comme permafungi ont vu le jour dans d’autres villes.

 

Le pleurote sur le gâteau

 

Si vous avez eu le courage de lire cet article jusqu’ici, vous méritez bien une petite récompense. Jusqu’au 24 Décembre, avec le code EMM15 vous bénéficiez d’une réduction de 15% sur vos achats sur le site Permafungi. Je vous rappelle que la livraison est offerte dès 40€ d’achats vers la Belgique, la France et les Pays-Bas. Et que votre colis arrivera a temps pour être sous le sapin si vous commandez avant le 20 Décembre!

Et si vous voulez une chance de carrément gagner votre kit à pleurote, rendez-vous vite sur mon compte instagram!

Bonne récolte!