Cela fait un moment que je n’avais pas partagé mes lectures par ici et pourtant je n’ai jamais autant lu que ces derniers temps (forcément quand on lâche les écrans…). Alors je reviens aujourd’hui avec le livre Le bonheur est dans le peu de Francine Jay. J’ai reçu ce livre des Editions First. Cela me fait super bizarre de recevoir des trucs offerts comme cela, et j’hésite toujours énormément mais comme il m’a plu j’ai décidé de vous en parler ici.
Francine Jay est l’auteur du blog Miss Minimalist où après avoir parlé de son parcours et de son choix d’une vie minimaliste elle laisse maintenant la place à des témoignages d’autres personnes ayant choisi de simplifier leur vie.
Dans ce livre l’auteur a choisi de d’abord rappeler ce qu’est la philosophie du mode de vie minimaliste, puis expose sa méthode de désencombrement, la méthode STREAMLINE dont elle détaille chaque étape et donne des précisions pour l’appliquer pièce par pièce. Elle aborde enfin la façon d’appréhender les affaires de ceux qui vivent avec nous et conclue sur les bénéfices qu’un mode de vie minimaliste peut avoir pour la planète.
Pour elle en gros le minimalisme c’est de se satisfaire du suffisant #teambaloo (sans se comparer avec les autres car cette notion de suffisant est propre à chacun), comprendre que le bonheur c’est vouloir ce que l’on a déjà. Elle rappelle qu’on tend à donner aux objets des fonctions qu’ils ne devraient pas avoir (de nous rendre beaux, de nous rendre heureux, de donner une image de nous comme ceci ou comme cela). Les objets peuvent aussi être parfois comme une ancre qui nous empêche de faire des choses, d’entreprendre des projets, des voyages, etc. Ils peuvent mobiliser notre énergie réelle (avec leur entretien, rangement, etc) ou mentale (difficile de se concentrer dans une pièce remplie). J’aime sa vision de la maison comme un réceptacle de nos vies plutôt que de nos objets, où l’on peut jouer, créer, partager des moments, vivre quoi.
« la vie est l’espace entre les choses » – Francine Jay
Il est clair qu’on est responsable de ce qu’on laisse entrer dans notre vie et dans notre maison, et on peut agir dès le point d’entrée, au moment de l’acquisition en questionnant l’achat, ou en refusant ou en acceptant de recevoir un objet. Pour agir sur ces nouveaux objets et également sur les objets qui sont déjà chez nous, elle nous propose sa méthode .
Alors bien sûr, dans ce livre comme beaucoup de livres ou de méthodes de désencombrement, il y a plein d’éléments qui relèvent du bon sens et qui font que l’on questionne l’intérêt de ces livres qui « n’enfoncent que des portes ouvertes ». En ce qui me concerne, cela m’intéresse tout de même car cela me pousse à questionner des comportements ou la possession de certaines choses qui sont tellement ancrées dans le quotidien, la routine et les habitudes que l’on n’interroge même plus leur bien fondé, leur utilité, bref leur valeur ajoutée dans notre vie. Cela permet de vraiment prendre du recul pour interroger notre mode de vie et de consommation.
Pour la méthode de rangement en elle-même, il y a de nombreux aspects que je trouve intéressants, particulièrement pour quelqu’un qui voudrait se lancer dans le désencombrement, mais également pour quelqu’un comme moi qui approche de la fin de cette phase. Cela fait l’effet d’une piqûre de rappel pour s’atteler à finir cette tache et aussi à interroger certains aspects qu’on avait pu laisser de côté et à envisager autrement le rangement de ce qui reste. Perso cela m’a remis un petit coup de boost (plus connu sous le nom de coup de pied au biiiiip… lol).
Cette méthode s’appelle STREAMLINE ce qui correspond à:
- S – Se réinventer : commencer quelque part et diviser la tache en plus petites taches (1 tiroir, un placard etc), et se concentrer sur ce qu’on garde, que l’on aime et qui est utile plutôt que sur la montagne de trucs à enlever
- T – Trier : en divisant en 3 catégories, à jeter (en recyclant au maximum), à transmettre et à chérir (et un optionnel à voir plus tard)
- R – la Raison d’être (de chaque objet) : les objets conservés doivent avoir une raison d’être, que ce soit parce qu’ils sont utiles, beaux, bref qu’ils influencent positivement notre vie
- E – un Ecrin pour chaque chose : c’est plutôt clair, chaque objet doit avoir une place qui dépend de l’utilisation (ranger proche du lieu d’utilisation) et de la fréquence d’utilisation (elle introduit la notion de cercle rapproché, élargi et éloigné que je trouve très pertinente). Comme disait mon papy: « une place pour chaque chose et chaque chose à sa place ».
- A – Aérer les surface : libérer au maximum les surfaces planes sur lesquelles les objets ont le don de s’accumuler
- M – rangement par Modules : Rassembler les objets avec une fonction similaire ensemble dans un module (ex: boite à bricolage, boite à couture) qui peuvent être transportés et remis en place facilement
- L – mettre des Limites : garder le contrôle sur la quantité d’objet notamment grâce aux modules (ex: que toute la papeterie rentre dans une boite et pas plus!) car si avant la non disponibilité immédiate des choses limitait le nombre de possessions, les objets sont maintenant très facile à acquérir
- I – un In pour un out : pour chaque objet qui rentre, un similaire doit sortir pour maintenir le nombre d’objets
- N – Nettoyer les espaces : en enlevant le non indispensable (bon là… cela se discute car on peut aussi privilégier le plaisir immense que l’on peut avoir à admirer un objet qui n’est pourtant pas indispensable, et cela évolue toujours), en choisissant des objets polyvalents, en numérisant etc.
- E – Entretenir au quotidien: en changeant certaines habitudes et notamment en mettant en place une routine quotidienne (qui inclue les autres membres de la famille aussi) pour garder l’espace bien rangé, et aussi réévaluer à intervalle régulier car nos besoins changent et enfin garder un sac ou boite pour y mettre régulièrement les choses a désencombrer. Et en traitant les nouveaux objets dès leur arrivée a la maison (pour le courrier par exemple)
(ndlr: bon j’avoue qu’en anglais ça claque plus car en français les mots choisis pour traduire tout en conservant le titre STREAMLINE sont un peu tirés par les cheveux)
Certains conseils pièce par pièce de la maison sont aussi très pertinents. Je ne vais pas vous les détailler ici mais juste vous citer quelques exemples. J’aime par exemple lorsqu’elle suggère dans le salon de limiter les objets décoratifs à un tout petit nombre, et pourquoi pas de procéder par roulement, pour renouveler le plaisir de voir certains objets de déco et que la déco reflète nos goûts du moment. Elle insiste également par exemple sur l’importance pour la chambre d’être la pièce la moins encombrée afin de remplir sa fonction de repos pour le corps et l’esprit, sur la côté pratique d’avoir des modules dans le bureau (ex: le module paiement des factures) etc.
Puis dans la 4eme partie de son livre, elle nous invite à ne pas forcer notre entourage à adopter un mode de vie minimaliste mais plutôt à montrer par l’exemple et avec bienveillance à quel point ce mode de vie nous permet de nous épanouir, à quel point les nouvelles habitudes de rangement (par module, de surfaces dégagées) rendent plus facile certains aspects de notre vie, comme le ménage, ou le fait de pouvoir facilement se mettre à une activité car on en a la place, le matériel est bien rangé, tout ensemble dans son module, etc. chacun est responsable de ses affaires et doit les maintenir dans l’espace qui est le sien. Les espaces communs étant des espaces flexible pouvant être utilisé par tous pour une activité ponctuelle (un jeu, une activité, un repas, etc). Ces quelques pistes peuvent être utiles pour nous aider à relativiser la frustration parfois liée au fait que toute la famille ne soit pas dans la même dynamique que nous
Elle donne aussi des trucs selon l’âge des personnes concernées. Par exemple il est clair que l’on peut se charger du désencombrement pour les bébés, avec les plus grands on peut insister sur l’importance d’apprendre à ranger (grâce aux modules). Quant aux ados, on peut leur présenter les choses comme un relooking de leur chambre plutôt que de leur présenter cela comme une corvée de rangement, tout en rappelant que même si ils n’adhèrent pas au minimalisme maintenant, ils sauront qu’un autre mode de vie est possible et feront peut-être le choix d’y revenir plus tard. Pour le conjoint pas de solution miracle mais bien plutôt de planter la graine, de lui donner envie de s’y mettre quand il sera prêt (après tout il a fallu du temps pour que nous même nous y mettions parfois).
Enfin, Francine Jay finit en revenant a l’essence même du minimalisme et sa philosophie, en liant cela avec l’impact que nous pouvons avoir sur notre planète. J’ai particulièrement apprécié qu’elle insiste sur notre responsabilité à partager les ressources et richesses puisque c’est cet aspect qui m’a amené au minimalisme, et d’avoir conscience des répercussions de nos modes de consommation (énergie, ressources pour produire, transport, entretenir, traiter après l’utilisation, le coût humain, etc). La consommation se doit donc d’être au maximum locale (garantissant des conditions éthiques, moins de transport et d’énergie et le fait de favoriser l’économie locale), de favoriser l’occasion (économie de ressources, d’énergie,) et surtout moins consommer (acheter en fonction des besoins et de la durée de vie d’un produit, pas à cause d’une mode), en favorisant des matières naturelles et durables.
« Il se passe quelque chose de merveilleux quand on devient minimaliste: nos efforts agissent positivement sur notre planète. Chaque fois que nous renonçons à un achat inutile, qu’on se contente de ce qu’on a déjà ou qu’on emprunte au lieu d’acheter, on fait un petit cadeau à la Terre. (…) Quelle que soit la raison qui nous a poussés à devenir minimalistes (gagner de l’argent, du temps, de la place), les avantages sont plus importants qu’un simple gain de place dans nos placards: nous contribuons à protéger la planète et à empêcher que des gens travaillent dans des conditions indécentes. » – Francine Jay
Elle insiste sur la déconsommation qu’induit un mode de vie minimaliste, comme un acte de désobéissance à notre société de consommation, à l’exploitation des ressources, aux pratiques abusives de l’exploitation du travail.
Elle invite enfin à questionner le recyclage qui ne fait que limiter l’impact de la phase d’élimination du produit, car lui aussi consomme de l’énergie, et a des « déchets ». Cet aspect, peu évoqué d’ordinaire dans les livres de désencombrement a pourtant toute sa place. La phase de recyclage doit donc être pensée dès l’acquisition de l’objet en favorisant si possible la réutilisation de quelque chose de déjà existant ou en favorisant un objet durant plus longtemps dont la matière sera recyclable et/ou naturelle et gérée de façon durable. Elle conclue enfin en nous rappelant que le minimalisme est finalement une forme d’activisme écologique accessible à tout un chacun.
Comme vous le voyez avec ce loooong article, j’ai vraiment bien apprécié ce livre, que je me suis dépêchée de prêter ensuite à ma copine Alice, qui avait aussi envie de le lire. j’espère que ce petit résumé vous aura aidé à vous forger un avis, si vous hésitiez à vous le procurer ou à l’emprunter.
L’avez-vous lu?
Quelles sont vos impressions sur ce livre?
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J.aime beaucoup son blog et dans le livre c’est la partie plus philosophique qui m’interesse , comme toi je suis en bout de route de désencombrement mais une petite piqûre de rappel, pour ne pas se laisser aller, ne fait jamais de tort !
Alors moi, j’ai vraiment aimé la première partie du livre, qui aide à se motiver et à réfléchir à son attachement aux choses.
Par contre, j’ai trouvé que ça devenait vraiment casse-pieds quand elle commence à expliquer sa méthode streamline (et effectivement, ça ne se traduit pas très bien). C’est archi long et répétitif, non ? Quand elle nous la refait pour chaque pièce… Pfff.
Je n’ai même pas réussi à le finir.
Mais je pense relire quand même le début quand ma soeur me l’aura rendu, parce que j’ai à nouveau besoin de motivation.
Je comprends que tu aies pu trouver cela répétitif, en effet elle insiste beaucoup sur cette méthode. Mais si tu remets la main dessus, je te conseille aussi de lire la fin ou elle relie le minimalisme a l’ecologie et donne des pistes pour « gerer le bazard » des gens qui vivent avec nous. Et comme tu le dis, cela redonne de la motivation!! You can do it!
J’ai cherché ce livre tellement intéressant selon les extraits que j’ai vu, MAIS, il est introuvable, ici au Québec.
Je ne sait pas si un jour on le verra dans les librairies, ici. J’aimerais beaucoup mieux l’avoir sous format livre qu’autrement. C’est très compliqué un fichier protégé etc.